FILLES DE PARIS MUCHACHAS DE PARIS
Del libro “Petits poèmes parisienes”
Sur le chemin des bois, par les beaux jours d'été, Por el
sendero que conduce al bosque vienen de pronto
Elles viennent souvent se promener ensemble, a pasear juntas
en los hermosos días veraniegos,
A l'heure où le soleil, de sa pâle clarté, a la hora en la
que el sol, con su tibia claridad,
Endort au vent du soir la campagne qui tremble. adormece la
campiña, trémula por el viento vespertino.
Elles vont en chantant des refrains de chansons; Van
cantando los estribillos de las canciones.
Au milieu des taillis la fraîcheur les attire; El frescor
las conduce a través de los matorrales.
Elles jettent au loin, à travers les buissons, Lanzan a lo
lejos, más allá de los arbustos,
Le tumulte charmant de leurs éclats de rire. el encantador
tumulto de sus risas brillantes.
Laure mouille au hasard ses pieds dans les ruisseaux; Laura se moja los pies al tuntún en los torrentes.
Marthe, laissant s'ouvrir les plis de son corsage, Marta,
dejando aflojarse el corpiño,
S'étonne de ne pas trouver des nids d'oiseaux se sorprende
por no encontrar nidos de pájaros
Dans la broussaille morte où sa robe s'engage. entre la
maleza seca donde se engancha su vestido.
Berthe agite un rameau de lilas qu'elle a pris; Berta agita
un ramo de lilas que ha recogido.
Jeanne fait
un bouquet des roses qu'elle cueille. Juana se hace otro con las rosas
que ha seleccionado.
Quand elles vont aux champs, les filles de Paris De camino
al campo, las muchachas de París
S'amusent d'une fleur et même d'une feuille. se entretienen
igual con una flor que con una hojita.
Et nous, que la fraîcheur de la belle saison Y nosotros, a
quienes la frescura de la bella estación,
Remplit, comme autrefois, de joie et de jeunesse, como en
otros tiempos, colma de alegría y juventud,
Nous sentons revenir, au milieu d'un frisson, sentimos con
un estremecimiento el retorno
Ce doux besoin d'aimer qui nous trouble sans cesse. de ese
dulce apremio de amar que nos turba sin tregua.
Mais quand nous leur parlons, elles ne savent pas Pero
mientras les hablamos, ellas ignoran
Que nous avons au coeur une vague espérance. que nuestro
corazón alberga una vaga esperanza.
Pour repousser l'amour qui s'attache à leurs pas, Para
zafarse del amor que se les va pegando al pasar,
Elles auront toujours leur jeune insouciance. exhiben
siempre su despreocupación juvenil.
A l'ombre des taillis, sans détourner les yeux, A la sombra
de los bosquecillos, sin mirar para otro lado,
Elles vont s'éloigner bientôt entre les branches, van alejándose
enseguida entre las ramas
Emportant loin de nous, avec leurs bruits joyeux, y se
llevan lejos de nosotros, con su alegre algarabía,
La gaîté du printemps dans leurs toilettes blanches. el
regocijo de la primavera hacia sus aseos blancos.
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