L'ARCHET EL ARCO
Del libro “Le coffret de santal”
Elle avait de beaux cheveux, blonds Ella tenía hermosos
cabellos, rubios
Comme une moisson d'août, si longs como una cosecha en
agosto, tan largos
Qu'ils lui tombaient jusqu'aux talons. que le caían hasta
los talones.
Elle avait une voix étrange, Tenía una voz extraña,
Musicale, de fée ou d'ange, musical, de hada o de ángel,
Des yeux verts sous leur noire frange. los ojos verdes bajo
su oscuro flequillo.
Lui, ne craignait pas de rival, Él no tenía miedo de ningún
rival
Quand il traversait mont ou val, mientras cruzaba montes o
valles,
En l'emportant sur son cheval. llevándola en su caballo.
Car, pour tous ceux de la contrée, Hacia todos los de la
comarca,
Altière elle s'était montrée, altanero se había mostrado
siempre,
Jusqu'au jour qu'il l'eut rencontrée. hasta el día en que la
conoció.
L'amour la prit si fort au coeur, Su amor se tomó tan a
pecho,
Que pour un sourire moqueur, que de una sonrisa burlona
Il lui vint un mal de langueur. le sobrevino una languidez
fatal.
Et dans ses dernières caresses: Y en sus últimas caricias le
dijo:
«Fais un archet avec mes tresses, "Haz un arco con mis
trenzas
Pour charmer tes autres maîtresses.» para encantar a tus
otras amantes."
Puis, dans un long baiser nerveux, Luego, tras un largo beso
nervioso,
Elle mourut. Suivant ses voeux, murió. Siguiendo sus deseos,
Il fit l'archet de ses cheveux. elaboró el arco con su
cabello.
Comme un aveugle qui marmonne, Como un ciego que murmura,
Sur un violon de Crémone se puso a tocar con él un violín
Il jouait, demandant l'aumône. de Cremona, pidiendo limosna.
Tous avaient d'enivrants frissons A todos les embargaba la
emoción
A l'écouter. Car dans ces sons al escucharle. Pues en esos
sones
Vivaient la morte et ses chansons. convivían la muerte y sus
canciones.
Le roi, charmé, fit sa fortune. El rey, encantado, le procuró
fortuna.
Lui, sut plaire à la reine brune Él sabía cómo complacer a
la reina oscura
Et l'enlever au clair de lune. y raptarla al claro de luna.
Mais, chaque fois qu'il y touchait Pero cada vez que tocaba
Pour plaire à la reine, l'archet para complacer a la reina,
el arco
Tristement le lui reprochait. se lo reprochaba tristemente.
Au son du funèbre langage, Bajo el fúnebre influjo de su
sonido,
Ils moururent à mi-voyage. murieron a mitad de viaje.
Et la morte reprit son gage. Y la muerte le devolvió su
prenda.
Elle reprit ses cheveux, blonds Ella recobró sus cabellos,
rubios
Comme une moisson d'août, si longs como una cosecha en
agosto, tan largos
Qu'ils lui tombaient jusqu'aux talons. que le caían hasta
los talones.
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